Comment bien préparer et optimiser sa succession : des stratégies efficaces avec l’assurance vie, les donations et le démembrement de propriété

Ambroisie Conseil vous explique comment optimiser sa succession en utilisant l’assurance-vie, les donations et le démembrement de propriété pour protéger vos proches.

Comment optimiser sa succession ? 

Tout est une question de préparation et d’anticipation …Si vous veniez à disparaître demain, savez-vous exactement comment votre patrimoine serait distribué ? Qui en serait le bénéficiaire et dans quelles proportions ? Des droits de succession seraient-ils à régler, et à quel montant ?

La question de l’optimisation de votre succession est essentielle !

Il est donc crucial de prendre le temps de réfléchir et d’anticiper votre succession afin d’éviter les mauvaises surprises. Bien que vous ne serez plus présent pour vous en préoccuper, ce sont vos proches qui devront gérer ces aspects, à la fois sur le plan émotionnel et sur celui des conséquences patrimoniales.

Objectifs civils et fiscaux d’une succession optimisée

Sur le plan civil, le but est de garantir que la transmission de votre patrimoine respecte vos volontés. Cela implique de définir qui hérite de quoi, et dans quelles proportions. L’optimisation de la succession consiste à mettre en place des dispositifs comme la rédaction d’un contrat de mariage, un testament, ou encore des clauses bénéficiaires pour votre assurance-vie. Vous pouvez également envisager des libéralités (donations et legs) pour structurer la transmission de vos biens.

Sur le plan fiscal, il s’agit de préserver au mieux la valeur de votre patrimoine en minimisant les droits de succession à payer. Cela nécessite de déployer des stratégies patrimoniales adaptées et des mesures pour réduire l’impact fiscal de la transmission.

Dans cet article, nous aborderons uniquement les aspects fiscaux de l’optimisation de la succession. Vous découvrirez comment tirer profit des abattements sur les donations, du démembrement de propriété, et de l’assurance-vie. En fin d’article, d’autres solutions seront évoquées pour vous permettre de continuer à approfondir ce sujet.

SOMMAIRE

La transmission de votre patrimoine intervient généralement à votre décès. Toutefois, il est possible de l’anticiper grâce aux donations. Ces dernières permettent de transmettre une partie de vos biens de votre vivant tout en optimisant les droits de succession.

En effet, réaliser une donation (mobilier ou immobilier) vous permet :

  • de choisir à l’avance vos héritiers ainsi que les biens qu’ils recevront,
  • de réduire la valeur de l’actif soumis aux droits de succession si la donation est faite plus de 15 ans avant votre décès.

Profitez des abattements pour réduire les droits de succession

Sur le plan fiscal, les donations permettent de bénéficier d’abattements pour éviter les droits de donation. Ces abattements, renouvelables tous les 15 ans, varient selon le lien de parenté entre le donateur et le donataire.

Grâce à une utilisation stratégique des abattements, vous pouvez transmettre une partie de votre patrimoine à vos héritiers sans qu’ils aient à s’acquitter de droits de donation. Cette stratégie est particulièrement intéressante pour les patrimoines conséquents, permettant de les transmettre progressivement à moindre coût fiscal.

Les abattements s’appliquent individuellement à chaque bénéficiaire. Par exemple, un couple ayant deux enfants peut transmettre jusqu’à 400 000 € tous les 15 ans sans droits de donation.

Que se passe-t-il en cas de dépassement des abattements ?

Si le montant de la donation dépasse les abattements applicables, les droits de donation seront calculés en fonction du barème en vigueur, avec des taux variant entre 5 % et 60 % selon la relation parent-enfant ou autres.

Évitez l’imposition des plus-values avec la donation avant cession pour optimiser sa succession

Outre l’aspect fiscal des droits de donation, réaliser une donation avant la cession d’actifs peut être fiscalement avantageux. La donation permet en effet de « purger » la plus-value latente sur les biens, ce qui signifie qu’elle ne sera pas imposée lors de la cession des actifs par le donataire.

Cela est particulièrement avantageux pour les biens ayant pris de la valeur, comme des actions ou des biens immobiliers. Un exemple concret illustre l’avantage de cette approche :

Prenons l’exemple de Monsieur X, qui possède un compte-titres d’une valeur de 400 000 €, comprenant 200 000 € de capital et 200 000 € de plus-values. S’il décide de vendre ces actifs avant sa succession, il paiera 60 000 € d’impôt sur la plus-value, laissant un patrimoine net de 340 000 €. Après son décès, son fils devra encore s’acquitter de droits de succession, réduisant la somme finale à 294 000 €.

En revanche, si Monsieur X fait don de son compte-titres à son fils avant de vendre, la plus-value sera purgée. Le fils recevra ainsi la totalité des 400 000 €, moins les droits de donation, pour un montant net de 342 000 €. Au final, la donation avant cession permettrait d’économiser 48 000 €.

 

Réduire les droits de succession grâce au démembrement de propriété

Le démembrement de propriété est une technique couramment employée pour alléger les droits de succession. Cette méthode consiste à diviser la pleine propriété d’un bien en deux parties : l’usufruit et la nue-propriété, offrant ainsi d’importants avantages fiscaux.

Définition du démembrement de propriété : usufruit et nue-propriété

L’usufruit confère le droit de jouir d’un bien, c’est-à-dire de l’utiliser ou d’en percevoir les revenus. La nue-propriété, quant à elle, représente la propriété du bien sans en avoir l’usage ou la jouissance. En optant pour un démembrement, vous pouvez transmettre la nue-propriété d’un bien à vos héritiers tout en conservant l’usufruit jusqu’à votre décès.

Donation en nue-propriété pour une succession optimisée

La donation en nue-propriété d’un bien immobilier est une pratique courante dans l’optimisation successorale. En tant qu’usufruitier, vous pouvez continuer à habiter dans le bien ou à percevoir les revenus locatifs, tout en ayant transféré la nue-propriété à vos héritiers.

Sur le plan fiscal, la valeur de la nue-propriété, au moment de la donation, est proportionnellement plus faible que celle de la pleine propriété, selon l’âge du donateur. Cela permet de réduire la base imposable pour le calcul des droits de donation.

Âge du donateur (usufruitier) Valeur de l’usufruit Valeur de la nue-propriété
Moins de 21 ans 90 % 10 %
Entre 21 et 30 ans 80 % 20 %
Entre 31 et 40 ans 70 % 30 %
Entre 41 et 50 ans 60 % 40 %
Entre 51 et 60 ans 50 % 50 %
Entre 61 et 70 ans 40 % 60 %
Entre 71 et 80 ans 30 % 70 %
Entre 81 et 90 ans 20 % 80 %
Plus de 91 ans 10 % 90 %

Transmission de l’usufruit sans droits de succession

Au moment de votre décès, l’usufruit s’éteint automatiquement et se réunit avec la nue-propriété, sans qu’aucun droit de succession ne soit dû. Ce mécanisme fiscalement avantageux permet ainsi de transmettre un bien de manière optimisée.

Exemple pratique : donation en nue-propriété à 55 ans

Imaginons que vous décidiez de céder la nue-propriété d’un bien immobilier locatif à votre enfant à l’âge de 55 ans. Vous continuerez à percevoir les loyers tout en réduisant les droits de succession futurs pour vos héritiers.

Au moment de la succession : transmission de l’usufruit sans droits de succession pour optimiser sa succession 

Lors de votre succession, l’usufruit s’unira automatiquement à la nue-propriété déjà détenue par vos héritiers, et cela sans générer de droits de succession. Ce mécanisme est particulièrement avantageux sur le plan fiscal.

Exemple de donation en nue-propriété à 55 ans

Prenons l’exemple d’une donation de la nue-propriété d’un bien locatif à votre enfant lorsque vous atteignez 55 ans.

À cet âge, la nue-propriété représente 50 % de la valeur totale du bien. Si le bien immobilier est estimé à 150 000 €, la valeur transmise de la nue-propriété serait de 75 000 €. Comme ce montant est inférieur à l’abattement de 100 000 € en ligne directe, cette donation ne sera pas soumise à l’impôt.

En revanche, si vous aviez donné la pleine propriété du bien d’une valeur de 150 000 €, vous auriez été imposé jusqu’à 20 % sur les 50 000 € excédant l’abattement, selon le barème progressif en vigueur.

Ainsi, lors de votre succession, votre enfant, en tant que nu-propriétaire, obtiendra automatiquement la pleine propriété du bien, sans taxation supplémentaire. Cette méthode est d’autant plus bénéfique que les biens immobiliers tendent à prendre de la valeur au fil du temps, offrant un potentiel de plus-value.

 

Attention aux évolutions législatives ! Il est essentiel de garder à l’esprit que les lois fiscales concernant les donations et successions évoluent régulièrement. Pour optimiser votre stratégie successorale et anticiper ces changements, il est recommandé de consulter des experts comme Ambroisie Conseil, qui pourront vous orienter en fonction des dernières réglementations, notamment en matière de droits de succession, d’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) et de fiscalité immobilière.

Assurance-vie et succession : le couteau – suisse pour optimiser sa succession

L’assurance-vie est un produit fiscalement avantageux permettant d’investir dans divers actifs tels que les actions, les obligations ou l’immobilier. Elle constitue également un outil de transmission très prisé pour ses avantages fiscaux et sa flexibilité. En effet, les sommes placées sur une assurance-vie sont considérées comme « hors succession » et obéissent à des règles spécifiques.

Optimiser sa succession grâce à l’assurance-vie et aux abattements

L’assurance-vie offre une grande liberté dans la transmission de votre patrimoine. Vous pouvez désigner toute personne physique ou morale comme bénéficiaire, avec ou sans lien de parenté. Cependant, attention à la réserve héréditaire si vous avez des enfants, car en France, il est impossible de les déshériter complètement.

Sur le plan fiscal, les montants versés aux bénéficiaires ne sont pas soumis aux mêmes règles que les autres biens transmis dans le cadre de la succession, bénéficiant ainsi de certains abattements.

Versements avant 70 ans : Article 990 I du Code général des impôts

Tous les versements effectués avant vos 70 ans sont transmis en dehors de la succession, bénéficiant ainsi du régime particulier de l’assurance-vie. Ces montants sont exonérés dans la limite d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire. Au-delà de cet abattement, une taxe de 20 % s’applique jusqu’à 700 000 €, puis de 31,25 % pour les montants supérieurs.

Ainsi, plus vous désignez de bénéficiaires, plus vous pouvez transmettre un capital élevé sans taxation. Par exemple, avec trois bénéficiaires, vous pouvez transmettre jusqu’à 457 500 € sans prélèvements.

Versements après 70 ans : Article 757 B du Code général des impôts

Pour les versements réalisés après 70 ans, un abattement unique de 30 500 € est applicable à l’ensemble des bénéficiaires. Toutefois, les plus-values générées après 70 ans restent exonérées de droits de succession, et seule la valeur initiale versée est intégrée à l’actif successoral.

Cumul des abattements et optimisation fiscale

Les abattements de l’assurance-vie, qu’ils concernent les versements effectués avant ou après 70 ans, se cumulent avec les abattements liés aux autres biens transmis. Cela permet d’optimiser encore davantage la transmission de votre patrimoine.

Il est recommandé d’ouvrir un contrat distinct pour les versements effectués après 70 ans afin de simplifier la gestion pour l’assureur et le notaire.

Les meilleurs contrats d’assurance-vie

Tous les contrats d’assurance-vie ne se valent pas. En plus des aspects réglementaires communs à tous, certains contrats se démarquent par leurs options supplémentaires et leur rentabilité.

Trois solutions pour optimiser sa succession avec Ambroisie Conseil

  1. Donations du vivant : Chaque parent peut transmettre jusqu’à 100 000 € de biens tous les 15 ans sans droits de succession, ce qui est particulièrement avantageux pour réduire l’impact fiscal.
  2. Démembrement de propriété : Cette technique vous permet de conserver l’usufruit d’un bien tout en transmettant la nue-propriété. À votre décès, l’usufruit rejoint la nue-propriété sans taxation supplémentaire.
  3. Assurance-vie : En désignant plusieurs bénéficiaires, vous pouvez transmettre jusqu’à 152 500 € par personne avant 70 ans sans taxation, et bénéficier d’un abattement de 30 500 € pour les versements réalisés après cet âge, tout en exonérant les plus-values.

D’autres stratégies comme la création d’une SCI, la souscription à une assurance décès, ou l’investissement dans des Groupements Forestiers d’Investissement (GFI) peuvent également être envisagées pour optimiser votre succession.

Conclusion

Anticiper et optimiser la transmission de votre patrimoine est une démarche cruciale, tant pour respecter vos volontés que pour protéger vos héritiers des conséquences fiscales. Des stratégies comme les donations anticipées, l’utilisation des abattements, le démembrement de propriété et l’assurance-vie permettent de transmettre votre patrimoine dans les meilleures conditions.

N’hésitez pas à consulter des conseillers spécialisés pour mettre en place une stratégie patrimoniale sur mesure, adaptée à votre situation familiale et financière.

En résumé les stratégies pour optimiser sa succession 

  1. Quels sont les avantages fiscaux des donations anticipées ? Les donations anticipées permettent de bénéficier d’abattements renouvelables tous les 15 ans, réduisant ainsi les droits de succession à payer.

  2. Qu’est-ce que la purge des plus-values ? La purge des plus-values désigne l’exonération des plus-values lors d’une donation. Les plus-values réalisées avant la donation ne sont pas imposées lors de la vente future par le donataire.

  3. Comment fonctionne le démembrement de propriété ? Le démembrement consiste à diviser la pleine propriété d’un bien entre l’usufruitier (qui en a l’usage) et le nu-propriétaire (qui en deviendra propriétaire à terme), ce qui permet de réduire les droits de succession.

  4. Est-il possible de réduire les droits de succession avec l’assurance-vie ? Oui, l’assurance-vie permet de transmettre un capital à vos bénéficiaires avec une fiscalité avantageuse, surtout si elle est bien structurée.

  5. Quels sont les risques liés aux donations anticipées ? Une mauvaise planification peut vous priver de ressources futures. Il est donc essentiel d’évaluer soigneusement vos besoins avant de procéder à des donations.

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